En ce début d’année 2023, on ne peut qu’être interpellé par les résultats de la récente étude « Noir Jaune Blues, 5 ans après » réalisée par l’institut de sondage Survey & Action à la demande de la Fondation « Ceci n’est pas une crise » et publiée par Le Soir et la RTBF. Le sentiment d’abandon, la perte de confiance, la peur de l’autre, le besoin d’être entendu ne cessent de prendre de l’ampleur.
Avec en point d’orgue, le recours à un pouvoir autoritaire, incarné par une personnalité forte, porté par près de 2 belges sur 3.
Ce résultat fait froid dans le dos ! Pourtant, force est de constater que les inégalités de plus en plus marquées dans notre société mettent à mal notre modèle parlementaire et creusent un fossé de plus en plus profond entre le citoyen et les institutions démocratiques, jugées incapables d’améliorer la situation. Ce qui favorise du même coup la montée des extrémismes et le repli identitaire.
Nous savons pourtant que le remède proposé est pire que le mal qu’il est censé combattre. L’histoire nous en donne l’exemple.
Le tableau n’est, en effet, pas sans rappeler une autre époque, pas si lointaine : les années 1930, marquées elles aussi par une grave crise économique, et par le rejet des partis politiques traditionnels et avec eux, des valeurs démocratiques. Un dirigeant « fort » est alors arrivé au pouvoir. Il s’appelait Adolphe Hitler. Le 30 janvier 1933 – il y a tout juste 90 ans – Hitler devient Chancelier d’Allemagne, porté par les urnes en toute légalité. Cependant, dès février, à la suite de l’incendie du Reichstag, Hitler commence à mettre en place les institutions de la dictature, avec les suites que l’on connaît. Un triste anniversaire qui est aussi pour nous l’occasion de nous pencher sur l’histoire oubliée de l’Extrême droite chez nous, depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours. Une extrême droite qui semble renaître de ses cendres depuis quelques décennies et fait résonner sur l’Europe un inquiétant bruit de bottes ….