Réunie ce 28 août à l’occasion d’un Bureau extraordinaire, l’Interrégionale wallonne de la CGSP entend réagir à la lecture de la Déclaration de politique régionale (DPR) du nouveau Gouvernement wallon.

La médiocrité du débat politique wallon instauré, dès le mois de mai, par un cdH au plus bas dans les sondages et soucieux de se replacer sur l’échiquier politique, a conduit ce dernier à s’allier au MR.

Profitant de l’aubaine, le parti de Charles Michel entend se faire passer pour le « sauveur de la Wallonie ». C’est oublier un peu vite que, lorsqu’il s’est agi de sacrifier la représentation des francophones pour « monter » dans un gouvernement fédéral, les libéraux n’ont pas hésité une seule seconde…

Pour l’IRW-CGSP, cette DPR est une attaque frontale contre les services publics et la fonction publique.

Ainsi, le nouveau Gouvernement wallon souhaite, notamment, faciliter les licenciements en simplifiant les procédures disciplinaires pour les agents statutaires et les procédures de licenciements pour les contractuels ! A cela s’ajoute la volonté du Gouvernement d’accroitre la flexibilité avec toutes les conséquences négatives sur l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.

Dans le même temps, la nouvelle politique wallonne entend limiter significativement le droit de grève par l’instauration d’un service minimum dans les TEC wallons qui devraient, de surcroît, subir une réorganisation à l’identique de celle réalisée en Flandres qui s’est révélée catastrophique en termes de qualité de services.

Le MR et le cdH ouvrent également la porte à la limitation de ce droit dans la fonction publique en voulant autoriser le recours au travail intérimaire pour faire face à des besoins exceptionnels et temporaires.

Plus grave encore, au travers de ce programme, c’est ni plus ni moins le rôle des pouvoirs publics dans son ensemble qui est remis en cause. La volonté de cantonner les pouvoirs publics à un rôle d’appui au secteur privé tant sur le plan économique, social, culturel, environnemental ou éducatif y est clairement exprimée ; la privatisation des outils publics de redéploiement économique est également à l’ordre du jour.

La « nouvelle » politique wallonne devra désormais être au service du patronat et des plus riches via notamment :

1) la mise à disposition de personnes émargeant au CPAS (art. 60) à des employeurs du privé

2) la mise à contribution des demandeurs d’emplois qui, malgré leurs démarches, n’ont pas trouvé de travail.

3) le développement des « partenariats » public-privé.

4) la suppression du droit d’enregistrement (15%) pour l’achat de la …troisième maison.

Cette nouvelle majorité nous annonce aussi une « clarification » de l’accord intervenu entre les interlocuteurs sociaux (GPSW) sur la réforme des points APE ; renvoyer les budgets vers les ministres fonctionnels signifiera un retour à la politique du «saupoudrage » et à l’octroi de subsides vers les « petits amis ». Où est la bonne gouvernance ?

Clairement, il ne s’agit pas d’un programme de centre-droit mais d’un programme de droite pure et dure qui entend enrichir les plus nantis tout en culpabilisant les plus fragiles. Le mépris affiché par la Ministre A. Greoli (cdH) et son Collègue PY Jeholet (MR) tant à l’égard des demandeurs d’emploi que du travail réalisé par le Forem est, à cet égard, significatif et inacceptable.

L’IRW-CGSP n’est pas dupe du jeu mené par le MR qui profite d’un partenaire affaibli et prêt à toutes les concessions pour imposer ce changement de modèle et inscrire, par la même occasion, la Wallonie dans la politique de régression sociale organisée au niveau fédéral.

De par les Valeurs et Principes qui sont les siens, l’IRW-CGSP est en totale opposition avec le projet de société prôné par le MR et le cdH.

Elle appelle donc l’ensemble de ses affiliés à la plus grande vigilance et à répondre massivement aux mots d’ordre d’actions qui seront donnés prochainement.