Camarades,

 

L’année dernière , j’avais ironisé sur l’attitude quelques membres du gouvernement De Wever- Michel,

 

Souvenez-vous :

 

Daniel Bacquelaine nous avait fait une sortie homérique dans la presse, sortie dont on ne sait si elle était le fruit d’une tentative de rédemption ou bien d’une sénilité précoce puisqu’il donnait au monde de gauche des leçons de marxisme, C’était dans un carte blanche dans laquelle il nous expliquait combien nous hommes et femmes de gauche nous n’avions rien compris à Marx (Karl pas Groucho) et combien nous étions dans l’erreur avec nos combats dignes d’un autre temps, bref le surréalisme à la belge réinventé (…)

Nous voici maintenant un an jour pour jour après ces sinistres constats, (…)

 

Dans quelle situation sommes-nous ?

 

Ne nous voilons pas la face, dans une situation bien pire qu’il y a un an,

 

Daniel Bacquelaine mène ses réformes des pensions avec une célérité qui n’ a d’égale que son incompétence, ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il ne prend jamais part à des débat sur le sujet avec les négociateurs de la FGTB et de la CGSP ; que voulez-vous qu’il y dise, il ne connaît pas la matière qu’il est sensé traiter,

 

Thèo FRANKEN poursuit sa politique migratoire détestable dont les rafles organisées au parc maximilien et l’avant-projet de loi sur les visites domiciliaires en sont les points d’orgue mais aussi autant de tâches indélébiles sur les ailes de notre démocratie,

 

Miss Maggie met tout en place pour une future régionalisation des soins de santé qui constituera une nouvelle étape dans le détricotage de la sécurité sociale fédérale et qui de plus sera dommageable au réseau public en wallonie où l’art de faire du communautaire sans le dire,

 

Quant à Charles Michel, ben il reste toujours Charles Michel ; il est content d’être là,

 

De plus, en juin 2017, un nouveau front syndical s’est ouvert en Wallonie avec la joyeuse entrée du MR au sein du Gouvernement wallon avec une nouvelle majorité fruit d’une énième trahison du Cdh,

 

Et les attaques ne se sont pas faites attendre puisque, à peine installé,  le nouveau Gouvernement wallon parlait de réorganisation des TEC avec en sus l’imposition d’un service minimum, de remise en cause d’accords signés dans la fonction publique sans oublier les déclarations matamoresques du nouveau Ministre wallon de l’Emploi, PY Jeholet qui disait en substance « Le chômage n’est pas une rente » et « c’en est fini de la culture de l’excuse » fustigeant au passage tant les demandeurs d’emploi que les fonctionnaires du Forem ; le ton était donné, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

Et qu’avons nous fait ?

 

Dès la fin août 2017, les instances tant wallonnes que fédérales de la CGSP se sont réunies afin d’établir un premier plan de réponses aux attaques venant tant du côté fédéral, avec les réformes Bacquelaine et le projet d’imposition d’un service minimum du Ministre Bellot, que du côté wallon, je viens d’en parler.

La grève, lancée par la CGSP seule le 10 octobre, fut un succès.

Nous avons décidé en janvier 2018 d’une deuxième journée de grève générale des services publics qui eut lieu le 27 février, Et nous fûmes de nouveau seuls.

Du côté wallon, nous nous sommes retrouvés près de 2000 manifestants CGSP  dans les rues de Namur dès le 20 septembre 2017 pour envoyer un premier coup de semonce au gouvernement wallon.

Et pour quels résultats ?

 

S’il est vrai que du côté wallon, la casse put être limitée au niveau de la fonction publique, les TEC quant à eux sont toujours dans le collimateur du ministre Di Antonio ; quant à la réforme des points APE voulue par le Ministre Jeholet, elle risque d’avoir des conséquences catastrophiques sur nombre d’emplois publics subsidiés.(…)

(…) inutile de jouer les calimero ou de trouver des coupables, même si nous avons des circonstances atténuantes, c’est avant tout collectivement que nous avons faillis et c’est collectivement qu’il faudra se reconstruire afin de continuer la lutte,

 

Pour cela, il faudra aussi penser à nos modes de fonctionnement,

 

Comment demain attirer les jeunes sans emploi ou travailleurs , étudiants, apprentis dans notre organisation, comment demain nous inscrire dans cette nouvelle réalité que constituent les mouvements citoyens sans oublier nos valeurs et le tout dans le respect de notre fonctionnement démocratique, comment demain appréhender les nouveaux canaux de communication sans verser dans le populisme et les slogans que l’on y relève trop souvent ?

En ce Premier mai, commémoration des luttes ouvrières, et non pas la fête du travail des imposteurs de Jodogne, osons réaffirmer que notre force nous la tenons du collectif auquel nous appartenons, osons levez le poing, non par tradition ou conformisme, mais pour dire notre indignation et notre colère.

 

Car, sans les luttes sociales et solidaires il n’y aurait pas de sécurité sociale, pas de services publics.

 

« On aura toujours raison de lutter », camarades, voici le mot que je voulais vous faire passer en ce 1er mai.

 

Patrick LEBRUN

Secrétaire Géneral – IRW CGSP