Il faut d’abord préciser que le Ministre DI ANTONIO base sa réforme sur le modèle appliqué chez nos collègues flamands de la Société DE LIJN qui depuis sa mise en place, ne cesse de mettre en difficulté tant les usagers que les travailleurs.

En effet, la Société DE LIJN subi depuis plusieurs années, des vagues de réorganisations mais surtout d’économies drastiques qui impactent directement les travailleurs. La centralisation des services et la réorganisation managériale sont un fiasco total qui génère des dysfonctionnements préjudiciables pour le personnel et les usagers. D’ici 2020, DE LIJN doit encore réaliser 40 millions d’euros d’économies avec à la clé une perte de 300 emplois !

Il est donc évident que si le Ministre DI ANTONIO suit cette trajectoire pour l’avenir du groupe TEC, notre Société de transport, son personnel et ses usagers subiront le même sort que dans le nord du pays.

Le fer de lance du Ministre DI ANTONIO dans ce dossier n’est autre que selon-lui, le coût démesuré des 85 Administrateurs du groupe TEC répartis dans les 6 sociétés.

Souvenez-vous, alors que le scandale Publifin faisait surface, de façon très populiste, il avait comparé à l’époque les 85 Administrateurs du groupe TEC aux 11 de la Société DE LIJN. Si dans l’esprit du citoyen lambda, son discours était quelque part logique, qu’en est-il exactement de ce coût « démesuré » ?

La différence chiffrée entre le coût des 11 Administrateurs de la Société De Lijn et les 85 Administrateurs du groupe TEC s’élève pour l’année de référence 2015 à 180.000 euros (1), soit 0,003% de la subvention annuelle qui est de 600 millions d’euros. Une économie de bout de chandelle quand on sait que sur les 4 dernières années, notre cher Ministre DI ANTONIO a réduit la dotation du groupe TEC de 55,5 millions d’euros!

Fallait-il museler les acteurs locaux en les sortant des Conseils d’Administration alors que très souvent ceux-ci défendaient le maintien du Transport en Commun de qualité dans leur commune ? Demain, plus aucune modification d’horaire, de parcours ou de ligne ne passera par les Conseils d’Administration. Cela va accroître encore plus la différence du service rendu entre les usagers en milieu rural et urbain. Est-ce donc cela la bonne gouvernance d’un service public ?

Mais non, répondra le Ministre DI ANTONIO ! Il n’est pas question de museler les acteurs locaux puisque deux fois par an, un élu local pourra s’entretenir avec un représentant de la Direction Générale des infrastructures routières, un représentant de l’Autorité Organisatrice du Transport, un représentant du groupe TEC et bien sûr un représentant du ministre ! C’est sûr qu’avec ça les communes ont tout gagné !

L’Autorité Organisatrice du Transport ? C’est quoi ça ? Et bien le Ministre DI ANTONIO va créer tout un service au sein du SPW qui servira nous dit-on, de relai entre le Gouvernement wallon et le groupe TEC en délestant bien évidemment ce dernier de certaines responsabilités. Et comme il y aura moins de responsabilités, il va aussi ouvrir deux postes de super-managers à la SRWT. Logique non ? Ils serviraient de relai entre les 5 directeurs territoriaux, les 5 directeurs transversaux et les deux Administrateurs généraux ! On ne sait pas d’où ils seront parachutés, ni quelles seront leurs qualifications dans le domaine du transport ! Encore un solide coup dans l’aile pour les sacro-saintes économies que le Ministre DI ANTONIO met en avant pour la bonne gouvernance et la bonne gestion des deniers publics wallons.

Aussi, à l’avenir, on ne dira plus SRWT (Société Régionale Wallonne du Transport) mais bien OTW (Opérateur de Transport de Wallonie).

Bref, vous aurez donc compris que cette fusion du groupe TEC et tous ses à-côtés sont un leurre pour l’opinion publique, du pain béni pour la presse à sensation et in fine un avenir sombre pour les transports en commun wallons, leurs usagers et leurs travailleurs. Et nous ne connaissons que la partie émergée de l’iceberg !

La réelle solution pour un Transport en Commun wallon de qualité, c’est une politique financière wallonne favorable au développement du Transport en commun et en outre des services publics en général.

Consciente de tout cela, la CGSP Tram – Bus – Métro a réagi avec vigueur contre cette fusion du groupe TEC. Cependant, elle s’est retrouvée isolée de ses deux partenaires syndicaux qui pensaient pour l’un que la fusion était une bonne chose, et pour l’autre qu’il était trop tôt pour réagir. Bref, aujourd’hui, force est de constater qu’il est trop tard et que c’est loin d’être une bonne chose !

Qu’à cela ne tienne, malgré l’avancée significative du Ministre DI ANTONIO en la matière, la CGSP Tram – Bus – Métro continuera son rôle de contre-pouvoir afin que les répercussions de cette fusion se fassent à moindre mal pour nous tous.

Ensemble, on est plus forts !