Un décret pris à la légère !

 

La CGSP Tram – Bus – Métro dénonce la légèreté avec laquelle la majorité du Parlement wallon a voté le décret sur la fusion du groupe TEC. En effet, outre le fait que les 5000 travailleurs ont été ignorés dans l’élaboration de ce décret (aucune concertation avec leurs représentants syndicaux), il faut aussi s’inquiéter de la complexification du fonctionnement alors que le ministre DI ANTONIO l’annonce simplifié.

De nombreuses zones d’ombre, et non des moindres, demeurent.  

Aucune donnée sur le coût et sur un quelconque financement de cette fusion ; sur l’engagement et la rémunération de top-managers supplémentaires ; sur le coût de la création et du fonctionnement de l’Autorité Organisatrice du Transport (AOT) au sein de la DGO2 du SPW ; sur la plus-value que cela va apporter aux voyageurs et aux travailleurs. 

Il faut aussi noter que l’étude commandée par le ministre de tutelle et réalisée par la société Ernst & Young, pour la modique somme de 1 million d’euros, n’aura en fin de compte servi à rien, puisque le scénario de la fusion était déconseillé !

La soi-disant gigantesque économie réalisée sur la diminution de 70 administrateurs du groupe TEC (180.000 euros sur un budget annuel de 600.000.000 euros) est une goutte d’eau dans l’océan. Mais elle est très populiste, surtout au moment des différents scandales (Publifin…). Ces 70 administrateurs, issus pour la plupart des communes wallonnes, n’auront donc plus voix au chapitre pour le transport en commun dans leur entité. Cependant, deux fois par an, un seul élu par commune pourra rencontrer 4 personnes issues de l’OTW, de l’AOT, de la régie des routes et du cabinet du ministre ! Nous ne voyons pas comment ce nouveau fonctionnement va accroître le pouvoir des communes sur le transport en commun. C’est donc un leurre pour les communes.

Force est de constater que cette fusion du groupe TEC est loin d’être ficelée et qu’il demeure de trop nombreuses inconnues, qui ne nous rassurent pas sur la bonne gouvernance mise en avant par le ministre DI ANTONIO.

Toutes ces zones d’ombre sous-tendent des dysfonctionnements et génèreront une déficience du système qui sera inéluctablement néfaste aux transports en commun wallons, pour ses travailleurs, pour ses voyageurs et enfin pour les deniers publics wallons. Tout le contraire de ce qui est pourtant annoncé !

Quelles sont donc les réelles motivations de la majorité du Parlement wallon ?  

 Derrière ce passage en force et cette précipitation, existe-t-il une stratégie politique qui vise à mettre à mal et à discréditer le service public ? Et dans le cas présent, le nôtre, pour démontrer à tort que le privé serait bien plus efficace ?

              La solution pour une meilleure efficience du Transport en Commun wallon aurait d’abord été de le financer correctement. A titre d’exemple, sur les quatre dernières années, les subventions annuelles ont été diminuées de 55.497.000 euros ! Les dysfonctionnements du groupe TEC ne sont donc pas dus à une mauvaise gestion mais bien à un sous-financement.

Enfin, il important de rappeler que le groupe TEC, c’est d’abord 5000 personnes qui, tous les jours, font le maximum avec le peu de moyen que le Gouvernement wallon leur donne pour assurer un transport en commun de qualité en Wallonie. Jouer au poker avec leur avenir, c’est un manque total de considération et de reconnaissance des travailleurs.

 

 

Claudy VICKEVORST

Secrétaire interrégional wallon

0496/952.388

 

Johan LAMBERT

Président interrégional wallon

0475/700.090