En cette période de confinement, les agents des services publics ne ménagent pas leurs efforts pour vous aider à continuer à vivre le plus normalement possible. L’IRW CGSP a décidé de leur donner la parole, ils nous parlent de leur quotidien au travail. Aujourd’hui, le témoignage de Valérie, Infirmière en Maison de repos.

 Cette crise sanitaire a changé notre vie au travail : nous sommes plus stressé.e.s par la charge de travail qui a augmenté, comme prendre les températures 3 fois par jour.
Les résident.e.s sont confiné.e.s en chambre, ils s’ennuient et sont stressé.e.s par tous ces changements. De ce fait, ils-elles sonnent plus souvent. Ils-elles sont inquiet.e.s et regardent beaucoup les infos. Les familles appellent souvent pour être rassurées. Le personnel tombe malade également. Pas toujours du covid, mais du fait des mêmes symptômes, ils-elles ne viennent pas travailler et il y a beaucoup d’arrêts maladies. Les absent.e.s sont remplacé.e.s par des étudiant.e.s qui sont plein.e.s de bonne volonté, mais qui ne sont pas diplômé.e.s et ont peu d’ expérience, du coup il faut penser pour 2 voir 3. Au niveau du linge des résident.e.s, la firme a aussi du mal à suivre, et nous sommes en pénurie de linge. Et puis il y a beaucoup de mails à lire et à envoyer concernant le suivi des températures, le suivi médical des résident.e.s, les changements de protocole qui sont quotidiens.

 Ce qui nous stresse, c’est de ramener le virus à la maison, de se le transmettre entre collègues et de le donner aux résident.e.s . Notre inquiétude, c’est ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux ou dans les journaux concernant les ministres et la ministre de la santé : plus de masques ou des masques périmés, on nous a parlé de tests préventifs pour le personnel et les résident.e.s, mais j’ai reçu un mail du président du CPAS disant que la ministre a changé d’avis et que seules les institutions avec 15 cas positifs seront testées. Or, il y a des institutions avec 40 lits, comme chez nous à Ploegsteert.

 Ce qui nous inquiète aussi, ce sont les discours différents entre médecins : certains ne veulent pas tester automatiquement le personnel ayant un premier symptôme, pour certains médecins c’est 38, pour d’autres pas avant 38.5. Nous avons le sentiment que personne n’est réellement au courant de ce virus.
Le nombre de décès nous fait peur et également. Au début, ils avaient dit que les personnes âgées, les personnes cardiaques étaient des personnes à risque. Après, ils se sont rendus compte que même les enfants et les personnes en bonne santé sont aussi à risque. Il y a aussi le confinement personnel chez nous qui nous pèse.

 Ce qui nous réconforte, c’est en premier les sourires et les merci de nos résidents. Ça, ça n’a pas de prix ! Les remerciements des familles sur les réseaux sociaux ou au téléphone, les petit mots sur Facebook nous font du bien également.

 Concernant le matériel, comparé à d’autres institutions, nous ne sommes pas à plaindre. Nous avons masques, lunettes, visières, tabliers, chaussons et charlottes. Nous utilisons de la vaisselle jetable. Ce qu’il faut vraiment améliorer, c’est la communication entre la hiérarchie, le médecin coordinateur et le personnel, … Tous personnel confondu.

 Mais ce que nous souhaiterions surtout, c’est une prise de conscience des ministres, et de tout leur entourage, de l’importance du monde médical. Une meilleure communication, plus de formations sur le domaine des virus, et spécialement ce genre de virus, qui provoque une crise sanitaire. Il faudrait également un renfort sur le terrain au niveau soins ménage . Beaucoup plus de temps de parole entre collègues, plus d’échanges.

En maison de repos, nous connaissons régulièrement des épidémies de grippe, de bronchite, de gastro, mais là … Ce virus nous met ko, physiquement et psychologiquement.

Valérie, Infirmière en Maison de repos 👍👩‍🔬❤️